Qu’est-ce que le Capitalisme?

A notre époque contemporaine, et encore plus depuis la fin du 20e siècle, le développement économique s’impose comme le plus puissant moteur de la stabilité sociale et politique de l’écrasante majorité des pays du monde. Le système capitaliste, au sens neutre et sans arrière-pensée idéologique, a été au cœur du développement économique des pays industrialisés, mais son modèle s’est montré incapable d’accompagner les pays non démocratiques sur la voie du progrès et de la prospérité.

Démystifions le système capitaliste

Le capitalisme est une forme d’organisation économique où les moyens de production appartiennent au secteur privé et où la décision de déployer des capitaux est prise par les décisionnaires en fonction des opportunités et des menaces du marché. Le capitalisme est généralement considéré comme florissant lorsque les droits de propriété privée et les règles de droit sont dûment appliqués. Le crédit alloué à ses acteurs et la circulation de la monnaie sont essentiels à son fonctionnement. La division et la spécialisation du travail pensées par Taylor en sont également des piliers, bien que contestés et contestables. Ces caractéristiques imprègnent le système d’une ouverture à l’invention et à l’innovation, souvent par le biais d’un comportement entrepreneurial risqué mais porteur. L’une des forces majeures du capitalisme est sa capacité à s’autoréguler, du moins en théorie. Les offres farfelues et fantaisistes sont de facto éliminées sans intervention étatique, puisque les consommateurs sont relativement rationnels.

Depuis le début du capitalisme moderne au XVe siècle, les économies s’organisant selon les « préceptes » capitalistes ont connu un plus grand dynamisme, avec l’augmentation de la productivité, la croissance de l’emploi, des progrès plus rapides dans la richesse économique, l’amélioration des conditions de vie des populations et une certaine stabilité politique. Mais le système capitaliste est aussi associé à des résultats négatifs. Il peut s’agir notamment de l’instabilité économique lors des cycles de crise, de l’insécurité de l’emploi, de l’inégalité dans la répartition des richesses, de l’exclusion économique de certaines parties de la population et de la dégradation environnementale.

Les différentes formes du capitalisme

Aujourd’hui, le capitalisme existe sous plusieurs formes. Il s’agit notamment du capitalisme de marché libre ou dirigé par le marché, comme ce que l’on retrouve aux États-Unis, du capitalisme corporatiste ou supervisé par l’État, comme en France et au Japon dans les années 1980 ou encore du capitalisme « dilué », comme en Suède où les groupes de travailleurs influent les décisions économiques et le comportement des entreprises privées. Sachant que certaines données suggèrent que les économies capitalistes dirigées par le marché connaissent un plus grand dynamisme économique et des taux de croissance du revenu par habitant plus élevés que les économies ayant d’autres formes de capitalisme, il semblerait que la volatilité et les inégalités soient moins marquées dans les formes de capitalisme où un contrepoids est exercé par l’État ou les groupes de travailleurs. La crise des marchés financiers mondiaux de 2008 a mis en lumière les différences et les contradictions inhérentes aux formes et aux conséquences du capitalisme. La perturbation des marchés financiers, la chute du PIB dans les pays du monde entier, l’augmentation du chômage et les interventions importantes des gouvernements ont suscité à la fois des appels au réexamen de la nature du capitalisme et à la mise en place de mesures de contrôle.